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Journal d'une victime. Que la honte change de camp ! Impunité des assassins !
1 juin 2020

Scandale des hospitalisations sans consentement en psychiatrie

https://www.legavox.fr/blog/maitre-anthony-bem/scandales-hospitalisation-sous-contrainte-psychiatrie-21055.htm

 

Scandales de l'hospitalisation sous contrainte en psychiatrie et de l'internement des personnes
Publié le  Modifié le 07/08/2019 
"Derrière l'hospitalisation sous contrainte en psychiatrie et de l'internement forcé des personnes peut se cacher des scandales.

Pour mémoire, l'hospitalisation en psychiatrie peut être demandée par un membre de la famille ou d'une personne ayant un intérêt à agir si :

- les troubles mentaux rendent impossible le consentement de l'intéressé,

- et si son état impose des soins immédiats assortis d'une surveillance constante.

La demande doit être présentée au directeur de l'établissement choisi, sous forme d'une lettre manuscrite, signée et datée par la personne qui formule la demande.

Elle doit comporter :

- les nom, prénom, profession, âge et domicile du demandeur et du malade,

- et des précisions sur la nature des relations qui les unissent,

- et être accompagnée de 2 certificats médicaux datant de moins de 15 jours (le 1er certificat doit être réalisé par un médecin extérieur à l'établissement).

Toutefois, lorsqu'il existe un risque grave d'atteinte à l'intégrité de la personne, le directeur de l'établissement peut prononcer l'hospitalisation au vu d'un seul certificat d'un médecin de l'établissement.

L'hospitalisation peut également être demandée par un médecin extérieur à l'établissement :

- en présence d'un péril imminent, c'est-à-dire en cas de danger immédiat pour la santé ou la vie de l'intéressé,

- et s'il est impossible de recueillir une demande d'admission d'un tiers (tiers inconnu ou en cas de refus d'un membre de la famille de demander l'hospitalisation).

La demande doit être accompagnée d'un certificat médical adressé au directeur de l'établissement de son choix.

La jurisprudence a fixé des conditions très précises de validité des certificats médicaux.  

L'analyse de la procédure et des conditions de validité des certificats médicaux nécessiterait souvent l'assistance d'un avocat pour assurer les droits de la personne hospitalisée contre son consentement.  

Or, si les personnes sont hospitalisées pour de bonnes raisons, certaines sont enfermées contre leur gré pour de mauvaises et dans d'horribles conditions constitutives d'infractions et qui entraîneraient des condamnations pénales de tous les intervenants. 

Quel est l'intérêt de la direction d'un hôpital de garder dans ses services durant plus de 99 jours une personne contre son consentement sans qu'il n'ait jamais existé ni prétendu une quelconque urgence, ni aucun risque pour elle ni pour les autres ?

Le scandale est triple comptable, public et juridique :

- Il est comptable : le service psychiatrique de certains hôpitaux comme celui de l'hôpital Robert Ballanger à Aulnay sous-Bois permet de couvrir le déficit financier des autres services,

- Il est public : les caisses de la sécurité sociale payent des sommes pouvant être supérieures à 1000€ / jours, comme à l'hôpital Robert Ballanger,

- Il est juridique : les droits et libertés sont violés. 

 

Or, au cas par cas, il apparaît que :

- certaines personnes puissent être enfermées pour de mauvaises raisons, c'est à dire pour d'autres raisons que psychiatriques,

  • la notification de la convocation devant le juge des libertés et de la détention n'est pas faite à la personne,
  • les libertés, le droit et la procédure sont violés,
  • Il manque des certificats médicaux dans les dossiers,
  • Les certificats médicaux ne remplissent pas les conditions de validité fixées par la jurisprudence,
  • les certificats médicaux sont de complaisance pour d'obscures raisons ou relations,
  • les dates des actes soient erronées,
  • les intéressés ne peuvent pas communiquer avec l'extérieur, tout leur ait confisqué,
  • Les chaînes de contention et la chambre d'isolement sont utilisées,
  • Les médicaments et la posologie ne sont jamais communiqués à l'avocat du patient,
  • L'avocat du patient est interdit de visite de son client,
  • Aucune réponse n'est faite par l'hôpital à l'avocat du patient s'agissant du dossier médical, la posologie et le dosage. 

Les notions de droit et libertés n'y ont plus d'écho. 

Aujourd'hui, on pourrait parler des "oubliés". 

Personne n'agit, rien ne change, pire, elles s'aggravent. " "

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https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/25092-Adeline-Hazan-En-psychiatrie-recours-l-hospitalisation-consentement

 

Entretien avec Adeline Hazan, contrôleure générale des prisons
Adeline Hazan : "En psychiatrie, il y a trop de recours à l’hospitalisation sans consentement"
Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), dénonce la hausse des hospitalisations sans consentement et la banalisation des interdits en psychiatrie. Entretien.

 Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), vient de publier son rapport pour l'année 2017. Concernant la psychiatrie, elle dénonce une hausse des hospitalisations sans consentement et une banalisation des restrictions, appelant à une "prise de conscience" des droits de la personne hospitalisée. Entretien.

 Pourquoi Docteur. Dans votre rapport, vous dénoncez un recours exagéré à l’hospitalisation sans consentement. Quel est le constat ?

Adeline Hazan. Dans beaucoup d’établissements, 40%, parfois 50 %, des hospitalisations se font sans consentement. Selon les statistiques nationales, les hospitalisations sans consentement ont quasiment doublé sur dix ans ! C’est un vrai problème.

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https://www.liberation.fr/societe/2013/06/02/psychiatrie-un-bond-des-hospitalisations-sous-contrainte_907652

 

Psychiatrie : «Un bond des hospitalisations sous contrainte»
Par Eric Favereau — 2 juin 2013 à 20:56 (mis à jour le 3 juin 2013 à 14:29)

"De l’aveu même du rapporteur de la mission parlementaire sur la santé mentale, le député socialiste Denys Robiliard, «c’est une hausse énorme». 

En cinq ans, le nombre d’hospitalisations en psychiatrie sans le consentement de la personne a augmenté de près de 50%. Ce chiffre impressionnant, inédit, a été révélé vendredi par la mission sur la santé mentale dans son pré-rapport.

On peut se demander si les hôpitaux psychiatriques ne sont pas en train de redevenir des lieux fermés et de contrainte, quand on sait que jamais une telle hausse n’avait été observée en France.

Le travail de la mission parlementaire fait suite à la demande du Conseil constitutionnel qui avait exigé des changements dans la loi du 5 juillet 2011 sur les nouvelles règles d’hospitalisation sous contrainte en psychiatrie.

Ce texte législatif, critiqué pour son arrière-fond répressif, a néanmoins institué un changement de taille, avec l’obligation de l’intervention d’un juge des libertés et de la détention (JLD) dès lors qu’un patient est hospitalisé contre sa volonté, au-delà de deux semaines.

Le rapporteur de la mission, Denys Robiliard, qui a participé ce week-end aux Assises citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie à Villejuif (lire ci-contre), revient sur ses impressionnantes conclusions.
Dans votre rapport, vous évoquez des chiffres importants sur les hospitalisations sous contrainte en France…

Ces données sont troublantes. En l’espace de cinq ans, nous assistons à une très forte augmentation des hospitalisations sous contrainte, de près de 50%. C’est inquiétant. C’est énorme même, jamais nous n’avons assisté à une telle augmentation.

Ainsi, en 2006, il y a eu 43 957 hospitalisations à la demande d’un tiers, c’est-à-dire sans l’accord du malade. En 2011, on est passé à 63 345. Soit un taux d’augmentation de 44%.

Quant aux hospitalisations d’office, c’est-à-dire effectuées à la demande du préfet ou du maire, en 2006, il y en a 10 578. En 2011, 14 967. Soit une augmentation de 41%.

Comment expliquez-vous cette hausse ?

Il n’y a pas une réponse unique qui s’impose. Est-ce en raison d’un vent sécuritaire qui souffle dans la société ? Certains pointent la diminution du nombre de lits en psychiatrie, et le constat que si l’on veut hospitaliser quelqu’un, le faire sous contrainte vous permet parfois de trouver plus facilement un lit.

D’autres évoquent une pratique des psychiatres pour protéger leur responsabilité.

Mais quoi qu’il en soit, ces explications ne sont pas satisfaisantes, et cette augmentation nous paraît comme un signal fort qu’il nous faut décrypter.

Avez-vous d’autres inquiétudes en termes de liberté ?

Il y a la multiplication des chambres d’isolement, par exemple. Comme il y en a de plus en plus, on s’en sert de plus en plus. Faut-il protocoliser leur fonctionnement ? Mais si vous le faites, il y a un risque de légitimer les pratiques.

De même, quand vous vous rendez dans un secteur de psychiatrie, le lieu est fermé : vous ne faites plus la différence entre un patient hospitalisé librement, et un autre qui est là contre sa volonté. Tout cela n’est pas sans nous interroger.

Comment jugez-vous la loi du 5 juillet 2011 ? Est-elle responsable de ces dérapages ?

D’abord, cette loi ne fonctionne pas si mal que ça, même si des améliorations sont nécessaires, et il n’y a pas eu de dysfonctionnements majeurs. Les points de difficulté sont essentiellement des lourdeurs administratives : les médecins disent passer, pour certains, plus de 20% de leur temps à remplir des papiers et à signer des certificats.

Cette loi impose la présence du juge qui doit statuer au bout de quinze jours d’hospitalisation sans consentement. Une bonne chose ?

C’est indéniablement un gain en terme de respect des libertés.

Mais, en pratique, les situations sont variées et parfois un peu hypocrites. Exemple : la loi prévoit la présence d’un avocat si le patient le réclame, mais, dans les faits, l’avocat n’est pas suffisamment indemnisé pour travailler correctement.

Comment se passent ces audiences en présence d’un magistrat ?

Il y a trois possibilités : soit le juge se déplace à l’hôpital, soit c’est le patient qui se rend au palais de justice, soit cela se fait par vidéoconférence. Concrètement, dans deux tiers des cas, c’est le patient qui se déplace, et dans un tiers des cas, c’est le juge. La vidéoconférence est de fait très peu utilisée. Et c’est tant mieux, car c’est une très mauvaise idée : vous imaginez un patient qui entend des voix et que l’on doit filmer…

Plus généralement, il faut remarquer que la justice a réussi à faire face à cette nouvelle mission, alors que ce sont plus de 60 000 décisions nouvelles par an pour elles.

Proposez-vous des aménagements ?

Oui. Le délai de quinze jours avant l’arrivée du juge reste trop long pour le patient. La mission propose donc de modifier les conditions d’intervention du juge des libertés et de la détention, en le ramenant à cinq jours. Nous demandons aussi que l’audience se fasse au sein même de l’établissement de santé, et, enfin, nous proposons de rendre obligatoire l’assistance d’un avocat.

Donc, vous ne demandez pas le retrait du texte législatif de 2011 ?

Non. Il est vrai que cette loi de 2011 a été conçue au départ dans un très mauvais climat, avec un fort élément sécuritaire qui l’a déséquilibrée. Il faut le redire, les grands schizophrènes ne sont pas plus dangereux que n’importe qui.

Cette loi a été aussi mal interprétée, comme on le voit sur les sorties d’essai ; on va proposer, ainsi, que la décision d’une sortie pour un patient soit une responsabilité médicale et non pas celle du préfet. En tout cas, ne rallumons les feux de la guerre, entre les différentes tendances de la psychiatrie, car ce sont les malades qui en souffriraient."

Eric Favereau
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Commentaires
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  • J'espère que d'autres personnes victimes auront le courage de déposer plainte, d'outrepasser la peur, les traumatismes, la terreur. Dire la vérité n'est pas diffamer. Se taire profite aux coupables. Se taire conduit à la mort.
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